15 février 2007

Reconnection

Rien à voir avec l'informatique...
Juste une réflexion en passant, provoquée par l'intervention d'une personne agée tout à l'heure dans la rue :
Je passe avec mes deux pois, l'une caracolant devant, l'autre trainassant derrière, moi au milieu avec ma poussette vide, essayant de les faire se rejoindre, histoire d'arrêter de loucher entre les deux...
Petit pois disparait de mon champ de vision, je stoppe les piaffements de ma grande et regarde ou c'est arrêtée la petite. Ben elle glousse de rire, assise sur l'embrasement d'une fenêtre basse qui donne sur la rue... Je la rejoint en râlant et pestant à voix haute que je ne trouve pas ça drôle du tout, mais pas du tout. C'est à ce moment là que la vieille dame, en riant, a dit à ma fille : "Tu es drôlement bien, hein assise comme ça, tu trouve ça amusant, hein...".
Moi ça m'a complètement désarçonnée, elle avait complètement raison, c'était très drôle, ma pucette les jambes battant la pierre sous la fenêtre, riant d'être cachée, s'amusant d'être en "hauteur".
J'ai continué mon chemin en cogitant tout ça. À quoi bon ce congé parental si c'est pour perdre de vue ces moments là, leur "préciosité", leur tranquille bonheur?
Merci madame que je ne connaît pas pour cette reconnection avec ce que ma maman appellerais mes priorités.
Merci de me rappeller qu'on peut soit tempêter des amusements quotidiens de nos enfants, soit s'en amuser avec eux.

Anniversaire Louve


Merci de m'avoir juste montré que ma fille me faisait gagner un peu d'éternité, de ce temps suspendu qu'on garde dans nos coeurs, là ou je n'avais vu qu'un peu de temps perdu et une occasion de m'énerver...

13 février 2007

Grand soleil !

Si j'aime les jours gris pour leur douceur, si j'apprécie la pluie pour les flaques d'eau et le vert de l'herbe, je dois avouer que le gris, le gris, le gris et la pluie de ces derniers jours, ha et encore un peu de gris, ça faisait un peu beaucoup, trop pour tout dire....


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Deux pois en conserve, enfermées à la maison, aprés d'autres jours confinées pour cause de maladie de la grande, ben ça tourne au fauve en cage, à l'éléphant dans le magasin de porcelaine, à la cocotte minute version sans soupape...
Donc cet après midi, sortie pour toutes, peut être là...


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Ou là... sous les ailes des grands pantins dégingandés, à deux pas de chez nous...

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À moins que nous ne retournions sur les bords du canal ? Il y a de si jolis coins du côté de ce nouveau chez moi....

Canal du Midi

06 février 2007

En espérance

J'ai plusieurs amies et proches dans l'attente...
Des presque arrivées...
Des à mi chemin
Des habitées depuis peu...
Comme les routes sont différentes !

L'une écoute avec bonheur ce coeur qui bat et incarne cette grossesse

L'autre tisse à travers la révélation d'une rencontre avec son tout, tout petit ces liens qui durent toute la vie

L'autre encore, vit une attente difficile entre inquiétudes et vie professionnelle envahissante au moment ou elle souhaiterait tisser un doux nid à ce beau bébé
Comme elle est parfois dure la vie de celles qui portent notre avenir à tous, comme il serait pourtant facile de la leur rendre belle et douce
Un mot, un regard, une attention...

Et la jolie photo, je l'ai glanée ici.

05 février 2007

Inspiration

Je discutais il y a peu avec une amie, oui, celle là, de l'inspiration, d'ou ça vient, comment on l'apprivoise, ce genre de choses.

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Aprés avoir plus ou moins dit que d'avoir vécu des périodes difficile, voire d'être en plein dedans, insuffle des textes forts et que le bonheur finalement donne une encre moins riche, je reviens dessus.
Pour plusieurs raisons, dèjà en relisant ce que j'écris depuis des années, je m'apperçois que, heureuse ou malheureuse, l'inspiration n'a jamais manqué, de plus j'ai écrit des choses tristes en étant heureuse, et surtout, surtout, même au fond de la déprime la plus grise, j'ai écrit des choses heureuses, gaies, légères. Donc même appliquée à moi même, ma recette de l'inspiration ne tient pas.

Le lendemain de la dite discution, j'ai reçu un mail du Monsieur de la dame en question avec un très joli texte qui expose très bien ce que je ressens après cette réflexion. C'est de Grand Corps Malade et ç'est tellement joli qu'il faut aller voir.
Voilà, la souffrance, le désespoir, ça peut nourrir du noir et aussi toutes les couleurs de l'arc en ciel, les gens heureux aussi ont une histoire, et on ne s'y ennuie pas nécéssairement.
Dernière pierre à ma réflexion, un commentaire de Bergère (comme je crâne depuis que le Jardinier m'a appris à faire les liens!) sur "Encore un peu de Prévert?" et la discussion qui s'en est suivie : ce qui est joli, coloré, naïf (en tout cas à première lecture) ce qui "s'enfante dans le bonheur", a tout autant de valeur que ce qui est noir, sombre et torturé, c'est à dire ni plus ni moins que le talent de qui tient la plume.
Pour exemple, Prévert (oui encore lui, je suis un brin monomaniaque par moments), le grand braconnier de la poésie, est tout aussi saisissant avec "Pour faire le portrait d'un enfant" que "La complainte du fusillé".

03 février 2007

Encore un peu de Prevert?

Je viens de faire un saut, un grand, dans mon enfance!
J'y ai (re)trouvé grâce à vous une perle : en sortant de l'école...


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En sortant de l'école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré.
Tout autour de la terre
nous avons rencontré
la mer qui se promenait
avec tous ses coquillages
ses îles parfumées
et puis ses beaux naufrages
et ses saumons fumés.
Au-dessus de la mer
nous avons rencontré
la lune et les étoiles
sur un bateau à voiles
partant pour le Japon
et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main
tournant la manivelle d'un petit sous-marin
plongeant au fond des mers
pour chercher des oursins.
Revenant sur la terre
nous avons rencontré
sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la terre
fuyait tout autour de la mer
fuyait devant l'hiver
qui voulait l'attraper.
Mais nous sur notre chemin de fer
on s'est mis à rouler
rouler derrière l'hiver
et on l'a écrasé
et la maison s'est arrêtée
et le printemps nous a salués.
C'était lui le garde-barrière
et il nous a bien remerciés
et toutes les fleurs de toute la terre
soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers
sur la voie de chemin de fer
qui ne voulait plus avancer
de peur de les abîmer.
Alors on est revenu à pied
à pied tout autour de la terre
à pied tout autour de la mer
tout autour du soleil
de la lune et des étoiles
A pied à cheval en voiture et en bateau à voiles.

Jacques Prevert


01 février 2007

Un peu de Prévert

Juste pour me mettre au diapason de la très controversée action pour le répit de la planète. C'est dans la partie 2 que ça résonne vraiment. J'ai trouvé l'idée dans un commentaire chez caco:

I
Soyez polis
Couronné d'étincelles
Un marchand de pierre à briquet
Elève la voix le soir
Dans les couloirs de la station Javel
Et ses grands écart de langage
Déplaisent à la plupart des gens
Mais la brûlure de son regard
Les rappelle à de bons sentiments
Soyez polis
Crie l'homme
Soyez polis avec les aliments
Soyez polis
Avec les éléments avec les éléphants
Soyez polis avec les femmes
Et avec les enfants
Soyez polis
Avec les gars du bâtiment
Soyez polis
Avec le monde vivant.
II
Il faut aussi être très poli avec la terre
Il faut les remercier le matin en se réveillant
Il faut les remercier pour la chaleur
Pour les arbres
Pour les fruits
Pour tout ce qui est bon à manger
Pour tout ce qui est beau à regarder
A toucher
Il faut les remercier
Il ne faut pas les embêter...
Les critiquer
Ils savent ce qu'ils ont à faire
Le soleil et la terre
Alors il faut les laisser faire
Ou bien ils sont capables de se fâcher
Et puis après
On est changé
En courge
En melon d'eau
Ou en pierre à briquet
Et on est bien avancé...
Le soleil est amoureux de la terre
Ça les regarde
C'est leur affaire
Et quand il y a des éclipses
Il n'est pas prudent ni discret de les regarder
Au travers de sales petits morceaux de verre fumé
Ils se disputent
C'est des histoires personnelles
Mieux vaut ne pas s'en mêler
Parce que
Si on s'en mêle on risque d'être changé
En pomme de terre gelée
Ou en fer à friser
Le Soleil aime la terre
La terre aime le soleil
Et elle tourne
Pour se faire admirer
Et le soleil la trouve belle
Et il brille sur elle
Et quand il est fatigué
Il va se coucher
Et la lune se lève
La lune c'est l'ancienne amoureuse du soleil
Mais elle aété jalouse
Et elle a été punie
Elle est devenue toute froide
Et elle sort seulement la nuit
Il faut ausi être très poli avec la lune
Ou sans ça elle peut vous rendre un peu fou
Et elle peut aussi
Si elle veut
Vous changer en bonhomme de neige
En réverbère
Ou en bougie
En somme pour résumer
Deux points ouvrez les guillemets :
" Il faut que tout le monde soit poli avec le monde ou alors
il y a des guerres ... des épidémies des tremblements
de terre des paquets de mer des coups de fusil ...
Et de grosses méchantes fourmis rouges qui viennent vous
dévorer les pieds pendant qu'on dort la nuit. "
Jacques Prévert, Histoires.

Aikido

Mardi et jeudi sont les soirs de mon homme et donc des soirs sans lui. Le titre de ce message dévoile son activité ces soirs, là, pas de mystère.
J'aime l'équilibre que cette pratique lui donne. Pratique est un mot bien commode qui m'évite l'écueil de "sport", car si on s'y dépense, ce n'est pas un sport, de loisir, puisque ça va au delà du simple loisir, il y a un engagement presque philosophique derrière, une recherche; J'évite aussi l'art, induit par art martiaux, s'il y a de l'art, c'est presque, pour moi, un effet de bord, ce qui est recherché à mon sens de profane, c'est un équilibre avec l'autre, une harmonie.
Équilibre donc chez le jardinier aussi qui y cultive un chemin de vie et y laisse tensions et mauvais stress, indispensable pour le jeune papa qu'il est...


Kokyu Nage


Pour les curieux, mon homme est derrière l'objectif et la retouche, pas sur la photo.

Bonne conscience ou bonne idée?

5 mn pour la planète, pourquoi pas, sans démagogie, je trouve l'idée symbolique, sans doute pas pour le peu de répit que ça pourra donner à la planète, pour le dialogue, avec mes filles, le symbole, ancrer un peu le respect avec du joli, du rite, le rite crée du sens. Donc ce soir bougies et parole chez les petits pois.