23 décembre 2009

Histoires d'avents d'hier...


J'ai le souvenir d'avents remplis d'odeurs et de couleur : les sablés un peu secs que l'on faisait avec Maman, de la farine plein les cheveux, dont on étalait la pâte si finement que les sablés de brisaient dans les doigts, ou au contraire, si grossièrement qu'ils manquaient toujours de cuisson à l'intérieur.



J'ai le grand bonheur d'avoir une de ces mamans qui ne passe pas derrière les enfants et qui laisse les sablés s'effriter, les ciseaux couper de guingois, les pinceaux se charger de trop de peinture, sans reprendre, ni commenter le bonheur maladroit des petits doigts qui apprennent.


Il y avait aussi, les truffes au chocolat, spécialité de ma grande soeur, mais dont on avait le droit, nous, les petites, de faire des boules régulières à rouler dans le cacao amer.


Ho, il y avait encore ces décorations de papier coloré, ces étoiles de David tracées à l'aide d'un triangle équilatéral qu'il fallait tracer une première fois, puis retourner au bon endroit et tracer une deuxième fois, pointe en bas.



Et les ribambelles d'enfants se tenant sagement par la main, dont maman nous traçait le chef de file, et que nous découpions en tirant la langue et en priant pour que les fragiles mains ne se cassent pas au dépliage, que le pliage en éventail ne glisse pas, en désalignant les robes et les bonnets à pompon..


Et ces flocons de neige en papier plié et découpé que l'on collait aux fenêtres. Et les guirlandes pliées dans du crépon ou découpées dans un papier fort....


Mais mon plus grand bonheur, plus grand encore que le vrai sapin qui perdait ses épines ou la fausse neige en bombe qui colle aux fenêtre et dont on trouve encore des traces à Pâques, c'était la crèche.
A dire vrai, les crèches. Il y eut celle que les enfants du Caté de Maman, en bouteilles habillées de canson, je ne sais même pas si nous en avions eut une pour nous, dans le salon, mais je me souviens du bonheur d'épier ces "grands" et leurs santons surdimensionnés, ou on lisait encore le bonheur des fruits sans les bulles. Il y eut celle de "Pomme d'Api", ou la Famille Sainte côtoyait une famille moderne, familles dont je me plaisait à interchanger les bébés, donnant un peu de modernité à l'enfant Jésus, tandis qu'un Stéphane ou un Laurent rejoignait les bras de Marie.
Il y avait la crèche de Maman, aux fragiles santons de terre peinte, où, une année, un Joseph décapité laissa sa place à un roi mage surnuméraire. Crèche dont l'étable de bois léger me fascinait : couverte de vraie paille et de mousse vert tendre, elle me paraissait plus vraie que nature. Bien plus tard, mes mains devenues plus habilles on repeint l'extérieur de la vieille crèche, malmené par des générations d'enfants curieux et d'adultes nostalgiques.
Et ce cortège rendu flou par le souvenir qui habille les objets de buée : les crèches éphémères, de papier ou de plastique, de ruban et de lumière...Boule transparente ou une Marie décollée de son socle restait la tête en bas, carte de voeux pailletée ou le papier découpé donnait de la profondeur à l'étable, et ou l'on apercevait au loin les rois Mages qui mettaient si longtemps à parcourir les derniers mètres jusqu'à l'enfant...



Puis il y eut mes crèches de jeune femme, puis de Maman, minuscules bijoux de terre ou de plastique, dont la tailles de poupée miniature tentait de repousser les murs de mes appartements de lutin.

Puis il y eut cette boite de carton fané, déposée par Maman, pardon Mamie, un jour de l'avent, quand mes Petits Pois étaient minuscules et qu'une maison et son jardinet de poche permettaient d'envisager une vraie décoration de Noël et non la crèchetimbre-poste et le minuscule sapin synthétique que mes filles ont tenu cette année à déposer SOUS le vrai sapin, le grand, qui perdra ses épines d'ici peu. Dans cette boite, Maman me transmettait toute la magie des Noëls d'autrefois, mon autrefois...





Dans cette boite, un peu d'enfance et de couleur, un brin de fil de laine qui dépasse d'une fillette au point mousse, tricotée il y a des années par une gamine appliquée, une poule sans pattes, un âne et un boeuf, qui peuvent sous la pression de mains maladroites faire le grand écart des quatre pattes : ma crèche, celle que je sortais surexcitée, année après année, de son carton poussiéreux, aux premiers jours de l'avent, cet avent d'hier qui éclabousse, chaque fois que ce carton ressort, des joies d'autrefois les avents d'aujourd'hui.





23 avril 2009

Le facteur est passé...

Et les demoiselles sont ravies

Ravies...



Et comme Internet est plus rapide que la poste...


Merci...


Merci Mamie

27 mars 2009

Mots à petit pois...

Mon Petit pois a la valéricelle et compte sur son puzzle de la France, le nombre d'appartements qu'il y a dans chaque région...

13 mars 2009

Un enfant à la fois

Aujourd'hui, j'ai reçu un très gentil message, commentant cette petite phrase qui clôt chacun de mes mails : "Changeons le monde, un enfant à la fois" :

Je suis maman de deux petites filles, alors je ferai de mon mieux, un enfant à la fois. Sans oublier l'enfant enfoui dans la maman que je suis.

Pour la brusque prise de conscience de cet enfant là, enfoui au plus profond de moi dans ces quelques mots que je poste pourtant tous les jours, parce que nul jamais ne guérit de son enfance, merci...

02 février 2009

19 janvier 2009

A quelques feux d'ici

Il y a une toute petite, une très fragile flamme, à peine un souffle qui vacille. Délicate veilleuse pourtant plus brillante que mille soleil, minuscule lumière qui s'est tant battue pour devenir brasier vivant.
Dans l'ombre tout autour, mille et une flammes sont née de cette luciole, mèche à mèche elle les a enflammé, et toutes ensemble font autour d'elle rempart contre le froid et les ténèbres, et toutes ensemble veillent et se relayent, pas trop près pour lui laisser tout son souffle et sa part d'ombre à éclairer, pas trop loin pour quelle sente tout autour d'elle la douce chaleur, la précieuse lumière des mille et une bougies nées de sa flamme.
Dans l'ombre pas trop loin se tient ma lampe, infime et anonyme part de ce brasier vivant, j'ai tari mes larmes et tue ma colère et j'écoute le chant de cette clarté, sa ferveur vibrante me renvoie une brutale évidence : rien ne peut mourir de tant d'amour.