19 janvier 2009

A quelques feux d'ici

Il y a une toute petite, une très fragile flamme, à peine un souffle qui vacille. Délicate veilleuse pourtant plus brillante que mille soleil, minuscule lumière qui s'est tant battue pour devenir brasier vivant.
Dans l'ombre tout autour, mille et une flammes sont née de cette luciole, mèche à mèche elle les a enflammé, et toutes ensemble font autour d'elle rempart contre le froid et les ténèbres, et toutes ensemble veillent et se relayent, pas trop près pour lui laisser tout son souffle et sa part d'ombre à éclairer, pas trop loin pour quelle sente tout autour d'elle la douce chaleur, la précieuse lumière des mille et une bougies nées de sa flamme.
Dans l'ombre pas trop loin se tient ma lampe, infime et anonyme part de ce brasier vivant, j'ai tari mes larmes et tue ma colère et j'écoute le chant de cette clarté, sa ferveur vibrante me renvoie une brutale évidence : rien ne peut mourir de tant d'amour.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

je pense savoir de qui tu parles...
je n'ai pas de mot, devant tant d'injustice... Tout ce que tu écris est vrai, mais ne parviens pas à adoucir la terrible réalité de deux tout petits enfants qui vont devoir marcher sans leur maman...

D'une maman qui part en laissant derrière elle son oeuvre à peine ébauchée...

Comment accepter ça?

Princesse Petit Pois a dit…

On ne peux pas accepter, jamais, la vie se fait si froide, si dure pour certains, tandis que d'autres dans un quotidien chaud et douillet n'arrivent pas à l'apprécier... C'est profondément injuste et inacceptable.
Mon histoire a commencé après une pareille tragédie et je ne serai pas née si un jour il y a plus de 40 ans une femme n'avait été emportée par le même type de maladie.
Ma maman a marché auprès de trois petits, sans jamais être leur mère, mais en faisant pour eux, les gestes de l'amour au quotidien, toute notre fratrie est marquée de ce drame, le couple de mes parents aussi.
Je n'ai jamais réussi à accepter qu'elle ait du mourir pour que je vive. Toute ces lumières allumées, tout cet amour qui entoure cette tragédie d'aujourd'hui me donne une certitude : elle ne sera pas oubliée, ses enfants la connaitront et grandiront dans sa mémoire. Dans l'histoire de mes frère et sœurs,l'inacceptable a eut lieu deux fois, la première dans un lit d'hôpital, la deuxième dans une maison ou son nom n'a plus été évoqué, ou je n'ai jamais vu de photo d'elle. Ce profond silence, né d'une si grande douleur qu'elle n'en a plus de nom, a laissé ouvert quelque chose qui pourrait être doux et tendre, mais qui reste tout aussi terrible et douloureux : on a aussi éteint sa lumière...

Tes mots me touchent vraiment Viviana, parce que tu as raison, rien n'adoucit tant d'injustice, la réalité de cette famille là est terrible et la personne qui s'éteint si près de chez moi est de ces ces colibris qui changent le monde goutte à goutte, mais sa lumière n'est pas près de s'éteindre.

Anonyme a dit…

un an qu'elle a commencé à se battre: j'ai espéré fort aussi et j'ai prié pour qu'elle puisse continuer son chemin parmi nous ...
la lionne a perdu ... la lionne va mourir...